YACHAD est née pour répondre à un contexte particulier. En France, la part des familles monoparentales s’élève à 19,8% (source : INSEE). A Paris intra-muros ce chiffre est encore plus important (28%). Les taux les plus élevés s’observent dans le quartier Danube Solidarité (40,8%) dans le 19e, Porte de Montreuil (44,5%) dans le 20e, et Porte de Vanves (47,3%) dans le 14e (CEE rapport de recherche sur les familles monoparentales juin 2007).
Aujourd’hui, nous recensons en France plus de 1,6 million de familles monoparentales dont 32,4% vivent en dessous du seuil de pauvreté, avec moins de 910 euros par mois. Pour ces familles, généralement une mère avec ses enfants, la proportion de pauvres est 2,3 fois plus forte que dans l’ensemble de la population.
Certaines cumulent plusieurs facteurs de vulnérabilités : faible niveau de formation, de qualification, de ressources, grossesse précoce, fragilité affective et psychologique, conditions de logement précaires… avec pour conséquences l’exclusion et l’isolement.
Ces familles ne trouvent pas de réponses adéquates à leurs besoins. Ces derniers ne sont pas seulement financiers. Ces personnes veulent également pouvoir se confier, se sentir écoutées et sortir de leur isolement. C’est pourquoi l’association YACHAD a été créée.
« L’histoire de YACHAD,
L’histoire de YACHAD a pour source un parcours de vie banal. Mère célibataire ayant élevée seule mes deux enfants, j’ai connu des moments de souffrance intense, mais aussi des moments de joie très profonds.
Pendant des années j’ai cru survivre en apnée constante, à la limite de l’asphyxie. Mais ma nature combative et mon sens inné de la vie m’ont permis de passer les caps difficiles pour finir par une joie de vivre et une envie de servir.
J’ai été privée, maintenant je veux donner. J’ai voulu, au travers de YACHAD, empêcher, autant que faire se peut, des familles entières de souffrir, des mères de pleurer sur l’insupportable et l’insurmontable dans l’instant, mais pas dans le temps. Les peines peuvent être grandes, les plaies profondes et l’avenir obscurci, il n’empêche qu’ensemble, on peut se sortir de toutes les situations et prendre sa revanche sur la vie.
YACHAD représente mes larmes séchées, mes restrictions terminées, mon ouverture vers le monde et surtout, une main tendue vers toute personne, quelle qu’elle soit, qui se retrouve avec ou sans enfant(s) sans jugement mais avec compassion.
YACHAD c’est une histoire d’amour avec l’autre dans le respect, dans le don, dans la réciprocité, sans intrusion ni agressivité. Cependant, YACHAD c’est aussi le combat contre toutes les portes fermées, contre les préjugés, contre les solitudes, contre l’isolement, contre l’exclusion. YACHAD est un lieu de liberté mais aussi de devoir et de responsabilité. YACHAD se conjugue à plusieurs, c’est la raison pour laquelle nous espérons que beaucoup se joindront à nous. »
Josette Elombo